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Portrait
Noémie Fompeyrine - GLM 2015 - Chargée de mission à la Mission Résilience, au Secrétariat Général de la Ville de Paris

Noémie Fompeyrine - GLM 2015 - Chargée de mission à la Mission Résilience, au Secrétariat Général de la Ville de Paris

Publié le | Portraits d'anciens
Portrait réalisé par Juliette Christophe

Peux-tu faire un petit rappel de ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a amenée à te diriger vers la fonction publique ? Vers la mission résilience ?

Après l’obtention du baccalauréat, et avant l’entrée à Sciences Po, je suis partie un an et j’ai travaillé dans un centre social d’un barrio joven de Lima, au Pérou. A ce moment-là, le master Governing the Large Metropolis n’existait pas et je n’aurais pas nommé les activités de mes voisins d’alors « économie informelle », ni même osé le mot « vulnérabilité » pour décrire les situations que j’observais ! Néanmoins, mon intérêt pour l’accès à l’éducation, à la santé, aux transports, à l’énergie, et aux services publics en général dans grandes métropoles, remonte à ce séjour.

De retour à Paris, j’ai poursuivi mon cursus et effectué des stages en troisième année entre Madrid, Paris et Bangkok, dans une entreprise, un think tank et un centre de recherche du CNRS. Pendant mon master, nous avons développé, avec des copains, une association qui organisait des événements (festivals, conférences, apéros-débats, projections) et animait un webmagazine pour penser et célébrer les cultures urbaines. Elle s’appelle encore « NOISE, Le bruit de la ville ». Cette expérience a été, elle aussi, fondatrice et m’a permis d’acquérir des compétences qui me sont encore utiles.

J’ai effectué mon stage de fin d’études au sein du cabinet de l’adjoint à la Maire de Paris en charge des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public. Là, j’ai découvert l’institution, le domaine de la mobilité et celui de la politique. J’ai choisi d’écrire une dissertation professionnelle sur la gouvernance de la mobilité la nuit à Paris. Cette démarche m’a amenée à approfondir une thématique d’actualité, alimenter les réflexions du cabinet sur le sujet, aller vers des personnes avec lesquelles j’échange encore aujourd’hui dans le cadre professionnel. Je conseillerais donc, si l’exercice existe encore, aux étudiants actuels de s’y prêter !

Suite à mon stage, le directeur du cabinet m’a proposé un poste. Pendant un an, j’ai suivi et contribué à l’émergence de plusieurs politiques publiques : l’organisation des deux premières « journées sans voiture » à Paris, de la piétonisation mensuelle des Champs-Elysées, d’un défi « sans ma voiture », et le suivi de dossiers aussi divers que la transformation du boulevard périphérique, les projets urbains aux abords des grandes gares, le budget participatif, l’expérimentation des véhicules autonomes, etc. J’avais donc un rôle à la fois de coordinatrice de projets, de conseil auprès de l’élu, et de prospective sur quelques dossiers.

En travaillant sur l’un d’eux, j’ai rencontré le Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris, qui avait été nommé quelques mois auparavant et cherchait une personne pour l’accompagner dans l’élaboration d’une stratégie de résilience urbaine, dans le cadre du réseau « 100 Resilient Cities ». Depuis juillet 2016, je suis donc à ses côtés, au sein du Secrétariat Général, l’entité qui coordonne les directions opérationnelles et pilote les grands projets de la mandature.

La résilience des territoires réside dans leur capacité à faire face aux aléas et poursuivre leurs objectifs de développement malgré les crises chroniques (pollution de l’air, dérèglement climatique, inégalités sociales, etc.) et les chocs (crue majeure, canicule, attaque terroriste, etc.) qu’ils subissent. Nous avons donc mobilisé de nombreuses parties prenantes pour faire l’état des lieux des forces et des faiblesses du territoire parisien, élaborer des actions pour renforcer sa résilience, puis écrire une stratégie qui a finalement été adoptée par le Conseil de Paris en septembre 2017. Depuis, nous accompagnons l’administration dans la mise en œuvre de ces orientations.

Peux-tu décrire ton activité actuelle, ce que tu y trouves stimulant, contraignant ?

Mon activité évolue avec le programme porté par la mission Résilience : d’un rôle de conception et de rédaction d’un document stratégique, je glisse progressivement vers celui de coordination de la mission et des projets qui en émanent, ce qui suppose du management, de la planification, du pilotage, etc. Deux constantes demeurent dans mon activité : la communication interne et externe, et la prospective sur les enjeux et les solutions de résilience. Il s’agit surtout de convaincre de l’intérêt du concept et d’en démontrer l’utilité. Ce que je trouve stimulant, c’est que les collègues sont réceptifs à la vision et à la méthode proposée. Celle-ci s’appuie sur la logique des « multiples bénéfices », qui permet de mener des projets intégrés : c’est à dire qu’avec une infrastructure, un processus, un budget, un calendrier, on va rechercher l’atteinte d’un maximum d’objectifs de développement (santé, inclusion, adaptation au changement climatique, etc.). J’apprécie cette méthode car elle suppose de mobiliser un large panel d’acteurs (toutes les directions municipales, les acteurs publics et privés du territoire, les citoyens, etc.) et de révéler leurs expertises et leurs ressources. La mission Résilience est une entité jeune au sein de l’administration, qui endosse un rôle de « conduite du changement », avec tout ce que cela implique d’énergie pour convaincre, proposer des alternatives, observer les enjeux politiques, financiers, administratifs et humains, se saisir de l’actualité (des crises que subit Paris, des mesures annoncées par le gouvernement, etc.). S’adapter aux contraintes est le quotidien d’une mission comme la notre !

Quelles sont pour toi les différences fondamentales entre le travail en administration et le travail en cabinet politique à la Mairie de Paris ? Envisages-tu d’y continuer ta carrière ?

La transversalité est inhérente aux activités de la mission Résilience et, plus largement, du Secrétariat Général. Elle était moins évidente au sein d’un cabinet d’adjoint sectoriel, même si la mobilité et la gestion de l’espace public sont des thématiques très transverses. Ce positionnement permet de travailler avec une administration composée de milliers d’agents et d’autant d’expertise, là où le travail en cabinet est davantage dirigé vers l’élu et les services directement impactés par sa feuille de route. Je découvre aussi par la pratique le fonctionnement du service public, les codes de la fonction publique territoriale et les spécificités de l’administration parisienne, et je souhaite continuer à apprendre dans ce cadre.


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