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Portrait
Suzanne Chatelier - GLM 2013 - Un parcours tourné vers l’International et l’Urbanisme durable

Suzanne Chatelier - GLM 2013 - Un parcours tourné vers l’International et l’Urbanisme durable

Publié le | Portraits d'anciens
Portrait réalisé par Lise Patron

Pour commencer, peux-tu nous faire un petit rappel de ton parcours avant GLM et nous présenter les raisons qui t’ont menée vers ce master ?

Après avoir réalisé mon collège universitaire à Sciences Po, j’ai choisi le master GLM. C’est assez étonnant parce qu’à la base, je ne voulais pas faire de politiques urbaines mais plutôt
des Affaires Internationales. Toutefois, j’ai fait ma 3A à Johannesburg, une ville confrontée à beaucoup de problématiques urbaines, ce qui m’a interpellée. J’ai alors pensé que ça pourrait être intéressant d’étudier les métropoles et d’essayer de résoudre certains de leurs problèmes même si cela peut paraitre un peu ambitieux ! Après une année à étudier en anglais, je me suis également dit que ce serait enrichissant de faire un master tourné vers l’international et enseigné dans cette langue. Le master GLM était assez jeune puisque ma promo, celle de 2013, est seulement la seconde ! Je me suis lancée dans l’aventure et je ne l’ai pas regretté. C’était beaucoup de travail mais aussi très enrichissant : j’y ai vraiment rencontré des personnes extraordinaires venues de partout.

Et ensuite ? Où as-tu réalisé ton stage et qu’y as-tu fait ?

J’ai effectué mon stage de fin d’année au PNUD (Programme des Nation Unies pour le Développement) à Bangkok en Thaïlande. J’étais au sein de l’équipe « Increasing Growth and Poverty Reduction » qui travaillait sur des questions de soutenabilité et de pauvreté. En parallèle, j’ai réalisé ma dissertation professionnelle, ce qui m’a permis de creuser ces sujets en profondeur tout en ayant accès aux ressources de l’ONU. Dans ce cadre, j’ai fait une étude comparative, sur les « villes de l’eau » que sont Bangkok et Ho Chi Minh City (Vietnam), portant sur les problématiques de pauvreté urbaine, développement urbain durable et risque/vulnérabilité dans les bidonvilles situés le long des canaux. Après avoir suivi le cours d’Olivier Borraz, que j’avais trouvé captivant, ce qui m’intéressait c’était surtout les risques naturels et mon but était de comprendre pourquoi et comment les plus vulnérables se retrouvent toujours en première ligne lors de ce genre de catastrophes. J’ai donc voulu voir qu’elles étaient les politiques urbaines qui tentaient d’y répondre. Les autorités à Bangkok et Ho Chi Minh Ville n'ont ainsi pas la même approche. Alors que le programme "Baan Mankong" en Thaïlande favorise l'accès à la terre pour les communautés les plus vulnérables, les encouragent à améliorer leur environnement direct afin de réduire les risques naturels entre autres, à Ho Chi Minh Ville, la solution privilégiée est de déplacer les populations pour les reloger, ce qui pose d'autres problématiques et n'est finalement pas efficient.

Et après le Grand Oral, qu’as-tu fait ?

Après le Grand Oral, je suis retournée à Bangkok faire un autre stage. De fait, après avoir obtenu mon Master, je me suis inscrite à un programme de Sciences Po Avenir qui était aussi nouveau, le CAM (Certificat d’Aptitude Managériale) qui permettait de prolonger son statut d’étudiant pendant un an : j’ai ainsi pu réaliser deux autres stages sanctionnés par une validation du CAM.
Je suis donc retournée à Bangkok faire un stage de 6 mois à l’Asian Disaster Preparedness Center (ADPC), qui se concentre sur les problématiques de risques naturels en milieu urbain. J’étais dans la team Urban Resilience et j’ai notamment travaillé sur des projets de résilience face au changement climatique dans des communautés côtières du Vietnam.
Après, je suis allée au Gabon, où j’ai grandi, faire un autre stage dans une agence qui venait d’être créée : l’Agence Nationale des Grand Travaux (ANGT). Elle a été mise en place par le gouvernement pour s’occuper de planification urbaine principalement. Cela m’a donné l’aspect plus technique, moins recherche, que je souhaitais après mes autres stages. J’étais à l’interface entre 2 équipes : planification et développement durable. J’ai rédigé des appels d’offres en appliquant les idées et concepts que j’avais pu développer au cours de mes précédentes expériences. Comme je n’y suis restée que 6 mois, ce qui est très court, je n’ai pas eu le temps de voir comment ont évolué les projets.
A l’époque, cette agence travaillait beaucoup avec l’entreprise d’ingénierie américaine Bechtel : mon stage était donc très international. En 2014, quand j’ai fait le stage, la crise économique commençait à s’installer au Gabon. Après mon départ, beaucoup d'expatriés ont quitté le Gabon et Bechtel s'est peu à peu désengagé du projet, même si le groupe reste présent au Gabon.

Comment as-tu trouvé tes stages ?

Mon stage à l’ONU, je l’ai eu un peu par chance. En fait, quand je l’ai trouvé, je m’étais déjà engagée pour un stage aux Philippines sur la gestion des risques. Celui-ci, je l’avais obtenu par une ancienne GLM qui y était en stage, mais je voulais vraiment aller à Bangkok. Je me donc suis rapprochée d’une professeure de Gender studies qui travaillait 6 mois à Bangkok et 6 mois à Sciences Po. Elle était à l’Asian Institute of Technology (AIT) et elle m’a connectée avec une de ses connaissances qui était au PNUD : c’est comme ça que j’ai eu ce stage. Je ne pouvais pas dire non à l’ONU et j’ai donc refusé l’autre stage. L'ONU a pour politique de ne pas rémunérer ses stagiaires. Par conséquent, il est possible de décrocher un stage chez eux relativement facilement si l'on est qualifié pour la mission, sans contact spécifique.
Le deuxième stage, que j’ai fait, je l’avais déjà aussi à ce moment-là. Je me suis aussi retrouvée à leur dire « non » puisque j’allais à l’ONU mais je leur ai demandé si je pouvais le faire plus tard et ils ont accepté.
Celui du Gabon, au départ, je voulais le faire l’été, sur un ou deux mois, et cela faisait deux ou trois ans que j’essayais d’y obtenir un stage : ce qui m’intéressait c’était surtout Bechtel. En partant en vacances au Gabon, j’ai rencontré des ingénieurs qui travaillaient dans l’entreprise et qui m’ont donné le contact direct de la RH, que je n’avais pas. Pour ce stage aussi, j’ai demandé à repousser et ils ont accepté.

Quel a été ton premier emploi ?

Suite à mon stage à l’ANGT, j’ai trouvé mon premier emploi salarié au Gabon dans un organisme qui s’appelle le Centre Gabon Oregon. C’est un centre transnational de recherche sur l’environnement et le développement, fruit d’un partenariat entre le Gabon et l’état d’Oregon aux États-Unis, mis en place en 2014. Si le but était surtout de financer des projets de recherche, il y avait aussi un volet urbanisme durable dont j’ai pris la charge. Une de leur initiative phare était d’implémenter un schéma de développement pour la plus grande université du Gabon (Omar Bongo), située dans le centre-ville de Libreville. Il y avait pas mal d’aspects de durabilité et c’était très bien fait. En revanche, la phase d’implémentation a été compliquée. Après deux ans de contrat là-bas et j’ai arrêté l’année dernière parce que le partenariat était un peu en train de prendre l’eau.

Et maintenant ?

J’ai ensuite trouvé un emploi à l’ambassade de France au Gabon et à São Tomé et Principe où je suis actuellement. Je ne suis pas du tout sur des aspects urbanistiques puisque que je suis en charge de la Communication. C’est un emploi très formateur parce que j’ai découvert le fonctionnement interne d'une ambassade à l'étranger : tant qu’on n’y a jamais travaillé, on ne sait jamais vraiment ce que c’est. La communication, c’est aussi très transversal, ce qui m’a permis de toucher à beaucoup de domaines. Pour moi, cela montre aussi que même si l’on n’a pas forcément le diplôme qui correspond, on peut toujours rebondir.
Je vais quitter cet emploi le 19 novembre 2018 pour rejoindre la Direction Régionale Atlantique de l'AFD, qui vient d'être créée. C’est une sorte de Volontariat International (VI) qu’on appelle en fait Volontariat de Service Civique (VSC). Je vais travailler sur la mise en place de cette direction, appuyer le directeur et faire de la veille sur différentes problématiques, en particulier le changement climatique et potentiellement le développement urbain.

Comment imagines-tu ta future carrière ?

Pour la Martinique, comme c’est une sorte de VI, il s'agit d'un contrat d'un an renouvelable. J'espère y rester deux ans. Idéalement, et en fonction du VSC et des opportunités à ce moment-là, j'aimerais intégrer le groupe AFD par la suite. Je pense qu’on est une génération qui a un peu du mal à se poser dix ans dans un endroit. C’est pourquoi, le groupe AFD est intéressant car les postes y sont assez mobiles.

Que t’as apporté le master GLM ?

Tout d’abord, un réseau. Je n’ai pas gardé le contact avec toute ma promo mais c’est toujours intéressant de voir ce que les autres deviennent et ça permet l’entraide. Sciences Po est une plateforme : on rencontre des gens de partout, ce qui est très enrichissant. Ensuite, cela m’a apporté des connaissances : en tant que 2ème promo on était un peu des « cobayes » et c’était parfois un peu brouillon mais c’était très formateur. Je ne regrette pas du tout d’avoir fait ce master-là.
Mon seul regret est peut-être ne pas avoir fait une formation complémentaire plus technique : finalement, on ne sait pas trop comment se définir à l’issue du master. J’espère que cette expérience à l’AFD va m’apporter les connaissances qu’il me manque.

Enfin aurais-tu un conseil à donner aux étudiants actuels ?

Je pense qu’il y a tout type de personne en GLM. Personnellement, je ne suis pas quelqu’un de « très réseau », dans le sens où je n’aime pas essayer de me vendre. J’essaye surtout de soigner mon petit réseau de gens qui m’ont aidé à un moment donné, même s’ils ne m’apportent plus vraiment sur le plan professionnel. Je pense que c’est apprécié et appréciable de savoir qu’on est dans un monde où il n’y a pas que des requins qui veulent de votre réseau un moment et qui après vous oublie complétement. Pareil pour les gens de mon master : prendre des nouvelles régulièrement, pas juste quand j’ai besoin. Ça prend du temps mais j’estime que c’est important !

Et surtout, faites ce qui vous plait et ce qui vous passionne !


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