Nicolas Fayet - STU 2015 - Chargé de projets mobilité, Département de la Seine-Saint-Denis
Parcours
- Janvier-juillet 2015 : stage à l’Agence de la mobilité durable, Direction de la Voirie et des Déplacements de la ville de Paris – élaboration du plan vélo 2015-2020 (à la fin de l’élaboration du plan et au début de sa mise en œuvre)
- Juin 2015 : diplômé de STU
- 2015-2016 : Master 2 Transport et Mobilité à l’Ecole d’Urbanisme de Paris et l’Ecole des Ponts et Chaussées
- Janvier-juin 2016 : CDD d’un an (pour surcroît d’activité) à l’Agence de la mobilité durable de la ville de Paris, Chargé de projets budget participatif - vélo
- Préparation concours d’attaché territorial - les écrits étaient en novembre 2016, l’oral fin avril 2017
- Juin 2017 : Admission au concours d’attaché territorial
- Septembre 2017 : Chargé de projets mobilité durable, Bureau de l’aménagement durable, Direction de la Voirie et des Déplacements, Département de la Seine-Saint-Denis
Le concours, c’était dur ?
Je ne pensais pas passer le concours dès 2017. Pour être honnête, ce sont plutôt des amis qui le passaient également qui m’ont poussé à m’inscrire. Il n’y a pas de limite d’inscription au concours d’attaché territorial, donc cela peut valoir le coup de s’inscrire et de le passer sans forcément le préparer à 100% afin de s’entraîner.
C’est un peu dans cet état d’esprit que j’ai abordé les écrits. Je ne les ai pas vraiment préparés. Je m’étais simplement appuyé sur les cours de Droit Administratif de STU, que je peux, avec le recul, recommander à ceux qui souhaiteraient le passer également. Il y a deux épreuves à l’écrit : une dissertation et une note de synthèse. Pour la dissertation, il y a une grande part de chance vis-à-vis du sujet qui tombe. J’ai eu beaucoup de chance parce que le mien était : « Les communes conservent-elles une utilité ? », une question sur laquelle on nous amène à réfléchir en STU. La note de synthèse était pour moi un exercice plus compliqué parce que je n’en avais jamais fait. Il faut lire, analyser, sélectionner et synthétiser les informations provenant d’une quinzaine de sources, en une note courte et structurée. Cependant, cela demande moins de connaissance à priori, même si cela facilite l’analyse.
C’est surtout l’oral que j’ai trouvé difficile. Il consiste en un entretien de 20min avec un jury de 3 personnes. Pendant l’entretien, le jury pose un maximum de questions auxquelles il faut répondre rapidement avant qu’il passe à la suivante (j’ai presque envie de comparer cela à une ambiance de jeu télévisé) : culture générale, mises en situation, actualité. Pour moi, l’oral demande beaucoup plus de préparation que l’écrit, pour lequel notre formation à Sciences Po nous a déjà mieux préparés.
Qu’est-ce que ça t’apporte comme plus-value d’avoir réussi le concours ?
Etre titulaire du concours, et donc devenir fonctionnaire territorial, permet de mieux envisager un avenir professionnel en collectivité territoriale. Mon expérience d’un an à la Mairie de Paris (avec un CDD sans possibilité de renouvellement) m’a fait prendre conscience que le concours était un passage obligé si je souhaitais continuer à travailler en collectivité. Des postes en CDD sont encore proposés, mais ils peuvent être difficile à trouver.
Qu’est-ce que tu fais au quotidien (qu’est-ce qui te stimule ou au contraire t’ennuie) ?
L’essentiel de mon travail consiste à piloter des projets de réaménagement de la voirie et de l’espace public en faveur des modes actifs (et surtout du vélo). Piloter ces projets implique de réaliser des études (pour certains projets je le fais moi-même et pour d’autres, on passe par un bureau d’études), de mobiliser les acteurs compétents pour leur mise en œuvre (les services détenant les compétences techniques par exemple), de faire arbitrer la direction lors des comités de suivi ou encore de concerter avec le politique et les associations d’usagers.
C’est difficile de décrire une journée de travail mais concrètement, cela peut se traduire par des échanges de mail, des réunions de travail, la rédaction d’une note, la tenue d’un tableau de bord, des points d’échange informels, des coups de téléphone, ou encore des réunions de concertation.
Ce que j’aime bien dans mon travail, par exemple, ce sont les petits points d’échanges informels qui font avancer le travail collectif. Par exemple, lorsque je discute avec mon supérieur de l’orientation de tel projet ou de telle action. Un des aspects plutôt relax de mon travail, ce sont aussi les visites de terrain à vélo (cela peut-être pour inspecter un aménagement fraichement livré, ou bien dans le cadre d’une étude). J’aime aussi défendre un projet auprès des politiques, par exemple. Ce sont des moments souvent plus stimulants (mais pas toujours !) que ceux où l’on reste assis au bureau.
Et bien sûr, d’une manière plus générale, la mission à laquelle je travaille, favoriser la pratique du vélo (par des aménagements, mais aussi en travaillant avec des associations), a du sens pour moi et c’est une source de motivation en soi.
Ce que j’aime moins, ce sont les semaines pendant lesquelles un ou plusieurs supérieurs sont absents, celles où il y a moins de réunions ou de déplacements à l’extérieur, et donc moins d’interactions. Je n’aime pas les journées de travail passées essentiellement devant un écran d’ordinateur, je trouve que l’on peut vite manquer de stimulation.
Comment tu vois l’avenir de ton activité professionnelle ?
Lorsque l’on réussit le concours d’attaché, on est inscrit sur une liste d’aptitude pendant une durée de 4 ans maximum. Au cours de ces 4 ans, il faut réussir à trouver un stage de titularisation. En fait il s’agit d’une prise de poste classique en collectivité sous la forme d’un stage d’un an.
Je ne crois pas vouloir intégrer la fonction publique territoriale immédiatement. J’aimerais aller voir comment cela se passe dans le privé pendant quelques années d’abord (dans un cabinet de conseil par exemple), et je chercherai peut-être un stage de titularisation par la suite.
Des petits conseils à donner aux étudiants actuels ?
Rien de très précis. Comme j’ai parlé un peu du concours d’attaché, je conseillerais aux étudiants actuels qui ont envie de travailler en collectivité territoriale sans même en être certains de s’inscrire et de le passer pour essayer.