Skip to main content
Portrait
Céline

Céline Terrier-Laurens - GTU 2005 - Projet Olympique et Paralympique - Paris 2024 : Coordinatrice Environnement, Aménagement et Grand Paris au Secrétariat Général de la Ville de Paris

Publié le | Portraits danciens

Céline est une vraie passionnée de l’urbain, de l’aménagement et de l’architecture. Oscillant toujours entre le stratégique et l’opérationnel et ayant travaillé à différentes échelles, elle fait partie des artisans de la construction du Grand Paris depuis ses début. In Situ a eu le plaisir de rencontrer cette charmante alumni dans les locaux de l’Hôtel de Ville et de revenir avec elle sur son parcours professionnel.

Berlin : sa voie vers les thématiques urbaines

Après avoir passé son enfance à St Quentin en Yvelines et passé son baccalauréat, Céline intègre Sciences Po Paris, avec l’idée de devenir journaliste. Son ambition change lorsqu’au cours de sa 3A à l’Université d’Humboldt, les cicatrices de l’histoire étant particulièrement marquantes à Berlin, elle s’intéresse à la place de la mémoire dans l’espace urbain. Elle découvre alors les questions territoriales par le biais de l’histoire et de la sociologie. Avant son entrée en master, elle décide de faire un stage de 3 mois à la DATAR, où elle travaille sur le fonds national d’aménagement des territoires. Elle se révèle plus intéressée par la question de l’urbain que celle du rural, prédominante à la DATAR.

Des problématiques de transports à celles de l’aménagement

Attirée par les compétences opérationnelles qu’elle peut y acquérir, elle choisit ensuite de rejoindre l’une des premières promotions de la majeur « Ville », prémisse du Master Stratégie Territoriales et Urbaines, qui compte alors seulement une vingtaine d’élèves. Dans le cadre de son projet collectif, elle répond à un concours de la SNCF, pour proposer des innovations dans les gares et elle se penche sur le projet de tramway des maréchaux Sud. Cette expérience lui permet par la suite d’effectuer un stage d’été à la Région. Elle y approfondira le sujet du Plan Local de Déplacements.

Pour son stage de fin d’études, Céline veut travailler dans une SEM (Société d’économie Mixte), bien que le profil sciences piste y soit alors peu reconnu. A force de persévérance, elle décroche un stage à la SEMAPA (Société dEconomie Mixte dAménagement de Paris). Jeune diplômée, elle veut continuer à travailler dans l’urbanisme opérationnel et se fait embaucher par la SEMADS (Société d’Economie Mixte de l’Arc de Seine), dans un contrat où elle travaille à mi-temps pour la Ville d’Issy-les-Moulineaux. Cette expérience très opérationnelle lui permet de découvrir l’aspect pratique de l’aménagement, jusqu’aux réunions de chantier. Elle intègre finalement le service urbanisme de la ville ; une belle expérience, notamment grâce à la capacité d’innovation du maire. Si certains projets sur lesquels elle travaille ne verront jamais le jour, comme le téléphérique entre Mairie d’Issy et Fort d’Issy ou bien la tour Hypergreen de Jacques Ferrier, elle acquiert néanmoins une grande expertise technique et juridique, allant de la modification d’un PLU à la création d’une ZAC en passant par la capacité de management de projet via la création de latelier durbanisme de la ville.

L’enjeu du statut : master, concours et titularisation

Cette expérience à la mairie dure 2 ans et demi : Céline est alors contractuelle de la fonction publique. Pour changer de statut, il lui faut passer le concours pour devenir ingénieur territorial, le plus souvent mieux reconnu et mieux rémunéré que les attachés territoriaux. Cependant, ce concours est réservé aux diplômés « scientifique et technique » bien que les épreuves -note de synthèse et oral- correspondent tout à fait à ce qui lui a été enseigné à Sciences Po. Céline s’inscrit donc en formation continue à l’Institut d’Urbanisme Parisien, à Créteil, sur ses fonds propres, en Master de Maîtrise d’Ouvrage et Projets Urbains. À raison de son vendredi et samedi pendant 1 an, elle décroche le sésame qui lui permet de passer le concours d’ingénieur territorial- qu’elle obtient avec brio (à noter que, depuis, les conditions pour passer le concours dingénieur territorial ont encore été durcies et que ce diplôme de lIUP ne permet plus de le passer).

À la suite de cela, elle peut donc être titularisée à son poste à la Région Ile-de-France, où elle travaillait déjà depuis un an en tant que contractuelle. Elle est chargée de mission « Grand Paris » à la Région Ile-de-France, un intitulé de poste nouveau puisque le « Grand Paris » n’existe pas encore. Elle travaille sur ce qu’on appelle alors la « zone dense » de lagglomération parisienne et participe à la réflexion sur sa gouvernance. Elle contribue notamment au groupe de travail du rapport de la Commission Planchou « Scénari pour la métropole : Paris-Ile-de-France demain ». Elle a aussi l’opportunité de travailler dans le cadre de la consultation internationale « Le Grand Pari(s) », lancé par Nicolas Sarkozy, puis à l’Atelier International du Grand Paris (AIGP) au moment de sa création ou encore à la création de Paris Métropole. Elle ira même jusqu’à Shanghai, pour l’Exposition Universelle 2010, afin de présenter les travaux sur la ville durable du Pavillon de Paris -Ile-de-France.

De l’administration régionale au cabinet de la politique de la Ville de Paris

En décembre 2012, elle est approchée par le cabinet de Bertrand Delanoë qui lui propose de devenir conseillère sur la question du « Grand Paris ». Elle accepte la proposition, qui correspond à son sens du politique et lui permet d’avoir un positionnement stratégique, au plus proche de la décision. Dans une situation tendue entre la Région et la Ville de Paris à propos de la définition du périmètre de la métropole, elle change donc de camp en changeant d’institution.

L’expérience en cabinet se révèle extrêmement enrichissante. Elle a l’occasion de travailler sur l’élaboration de la loi MAPTAM puis NOTRe mais aussi sur les deux volets complémentaires de la création du « Grand Paris » : la définition de sa gouvernance et la coopération territoriale. Cette dernière se traduit par des projets concrets comme ceux des portes de Paris ou des conventions de vente immobilières entre Paris et d’autres villes franciliennes.

Une nouvelle aventure : celle de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques

La fin de la mandature de Bertrand Delanoë marque le début d’une période de transition. Céline intègre le Secrétariat Général de la Ville de Paris puis rejoint la mission créée pour porter la candidature de la ville aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. L’équipe, composée de 4 personnes, est le relais entre la Maire, les services de la ville et le Comité de candidature Paris2024, qui est un Groupement d’Intérêt Public (GIP) où travaille 50 personnes. Céline, elle, est chargée des questions d’aménagement, d’environnement et de lien avec les autres territoires. La candidature est un projet intense et stimulant, fédérateur pour l’ensemble des agents de la ville. C’est aussi un projet titanesque, lourd de 60 millions d’euros : 10M venant de l’Etat, 10M de la Région, 10M de la ville et 30M de partenaires privés. Une aventure qui certes demande beaucoup d’investissement personnel mais qui emmène Céline jusqu’à Rio, en tant qu’observatrice des jeux paralympiques. Elle y participé au programme des observateurs sur l’organisation des jeux et à visites des coulisses logistiques des sites.

Enfin, au-delà du projet sportif, la candidature est aussi un accélérateur de politiques publiques, notamment les 43 mesures du Plan d’Accompagnement à la Candidature, qui devraient être mises en place quelle que soit la décision finale prise par le CIO en septembre 2017 (Comité International Olympique). Parmi ces héritages laissés aux parisiens, des projets phares comme la possibilité de se baigner dans les bassins de la Villette dès 2017, et dans la Seine à plus long-terme, ou bien le réaménagement de la porte de La Chapelle ou du canal Saint-Denis au travers de la convention signée entre la Ville, le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis et les Territoires du 93.

Ainsi, pour Céline, la candidature aux Jeux est une autre manière de continuer à construire le Grand Paris grâce à un projet concret.

Conseil aux étudiants

Céline a tendance à déconseiller aux étudiants et aux jeunes diplômés de commencer par une expérience en cabinet. Il s’agit d’une expérience grisante du fait de la proximité du pouvoir mais la redescente peut être difficile. Elle recommande d’acquérir une expérience technique, juridique, et des compétences concrètes, avant, ce qui permettra d’ailleurs une contribution au cabinet d’autant plus riche.

Elle souhaite encourager les étudiants de Sciences Po à bien mettre en valeur leur capacité de transversalité qui sont une compétence rare et très utile dans tout management de projet.

Elle conseille de faire des stages dès la fin de la 3ème année, de construire son réseau et de saisir les opportunités, voire de pousser les portes quand elles sont parfois fermées. Être tenace sera toujours utile.

Enfin, il est plus facile et plus agréable de travailler avec et pour des personnes qui ont des convictions, une vision et en qui l’on a confiance. Cela entraîne souvent plus defficacité dans l’aboutissement du projet commun.


François-Xavier Salmon - STU 2007 / INET 2010 - Conseiller technique auprès du Directeur Général des Services du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais

Publié le 25 janvier 2017
Lors du voyage à Lille en 2011, les étudiant.es ont réalisé un « speed networking » le matin. Nous avons retrouvé un des portraits réalisés ! ...

Audrey Noeltner - GLM 2012 - Co-Fondatrice et Chargée de projet de l’ONG Womenability

Publié le 20 décembre 2016
Parmi les premières diplômées du master Governing the Large Metropolis à l’Ecole urbaine, Audrey a connu plusieurs expériences professionnelles à la fois dan...

Suivez-nous

Copyright ©2007-2024 Association In Situ, tous droits réservés
Site réalisé par agence