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Portrait
Élisa Lelard – STU 2006 – Associée chez Open Communities Consulting

Élisa Lelard – STU 2006 – Associée chez Open Communities Consulting

Publié le | Portraits d'anciens

Élisa est un pur produit du monde du conseil où elle a effectué toute sa carrière. Pourtant, son parcours n’a rien de monotone : entre des structures de niches et généralistes, du grand groupe à la start-up, elle a évolué dans des cultures d’entreprise différentes et a pris du galon - de junior à associé - le tout sur des thématiques des plus variés : de l’agriculture à l’éducation. Autour d’un café, In Situ a eu la chance d’avoir un tour d’horizon du métier de consultant.

Élisa intègre Sciences Po après son baccalauréat puis, passe sa 3A à Vancouver. Etudiante à l’Université de Victoria, elle choisit une double majeur : économie et politiques urbaines, un domaine qui l’intéresse déjà. Elle a aussi l’occasion d’explorer cette région riche et dynamique, tant sur les plans démographique, économique que du développement territorial.

De Sciences Po au monde du conseil

Le master STU lui paraît prometteur et à son retour en France, elle fait partie d’une de ses premières promotions. Elle y approfondit ses connaissances sur l’aménagement du territoire, l’urbanisme et les politiques publiques locales. Elle rejoint alors le marché du travail sans idée préconçue et entre dans le monde du conseil via un petit cabinet spécialisé dans l’étude des délégations de services publiques où elle fait son stage de fin d’études. Ses missions portent principalement sur l’analyse de grands marchés de facilites. C’est alors que l’entreprise en question se fait racheter par un plus grand cabinet. L’occasion de vivre le choc de culture, entre les créateurs du premier d’un profil plutôt sciences piste et les acheteurs plutôt venus d’écoles de commerce.

À l’issue de cette expérience, Élisa se fait embaucher dans un cabinet généraliste et à taille humaine : Alenium. Le cabinet est bien structuré, grâce à ses associés, qui ont des connaissances robustes en analyse de marché, en process et en marketing. Elle y reste 3 ans, le temps de vivre l’expansion du cabinet de 20 à 80 personnes mais aussi de passer du grade de junior à celui de sénior.

Une parenthèse vietnamienne

Elle s’envole ensuite pour une année passée à Hanoi où elle devient consultante freelance. Elle travaille principalement pour l’agence allemande de coopération internationale (GIZ) sur un projet de développement de l’éolien au Vietnam. Elle leur fournit de l’expertise, que ce soit pour l’organisation du cadre législatif ou l’élaboration de pré-projet de recherche pour obtenir des financements européens dans le cadre d’appels à projet.

Chez les « Big Four »

Rentrée en France, elle est embauchée par Pwc (PricewaterhouseCoopers) reconnu mondialement pour son expertise dans l’audit. Au côté d’EY, de KPMG et de Deloitte, il s’agit de l’un des Big Four : les 4 plus grands cabinets de conseil. Son réseau international lui permet d’ailleurs d’avoir accès à une intelligence collective. C’est aussi l’occasion de produire des études : Élisa écrit par exemple sur l’organisation de l’administration déconcentrée. Durant les 6 ans où elle y travaille, l’équipe « secteur public », structurée en différents pôles (santé/social, défense/intérieur, autre) connaît une forte croissance, de 40 à 70 personne, et elle connaît une belle progression, du grade de confirmé à manager. Travailler dans une structure de cette taille lui permet de travailler dans des équipes toujours différentes, ce qui impliques des caractères, des manières de faire et des niveaux d’expériences différents. Mobiliser tout le monde est un défi, pour obtenir le meilleur de chacun et provoquer des effets d’apprentissage. De plus, beaucoup de dispositifs de formation sont mis en place ce qui rend l’expérience d’autant plus enrichissante.

Vers le design thinking

Enfin, il y a un mois, Élisa a quitté Pwc pour devenir associée chez OpenCommunities Consulting, un jeune cabinet de conseil ayant 3 ans d’existence. Son paradigme ? L’innovation est indispensable, pour les entreprises comme pour les administrations, sinon elles disparaissent, faute de n’avoir su dépasser la concurrence ou satisfaire les usagers. Son approche ? Le design thinking. Son organisation ?  Un écosystème très riche qui va de coach à des développeurs digitaux, de l’ENA à Polytechnique en passant bien sûr par les 4 associés ayant tous plus de 10 ans d’expérience. Ses valeurs ? Accompagner ses clients en toutes confiance, dans leurs services mais aussi les relations entre individus et institutions et animer des réseaux, le tout au juste prix, dans une philosophie proche de la SCOP.

De cabinet en cabinet d’accord, mais pour faire quelles missions ?

Apparemment, ce n’est pas la bonne question ! Les missions qu’Élisa a effectué durant sa carrière sont très variées, tant dans leurs durées – d’une dizaine de jours à plusieurs années- que dans leur thématiques -agriculture, transport, défense, santé, développement durable- ou leurs clients. Il n’y pas de mission type, certaines demandent beaucoup de travail d’analyse et de rédaction, d’autre plus de travail de terrain : entretien, animation d’atelier, contact avec le client. Cependant, Élisa a principalement réalisé du conseil en organisation et en management pour des organismes publics (collectivités locales, établissements, agences, administrations centrales et déconcentrées). Elle a acquis une expertise dans l’accompagnement au changement et une petite spécialisation dans l’agriculture, thème sur lequel elle a travaillé 4 ans.

Des exemples ?

Élisa a travaillé pour l’éducation nationale pour améliorer sa gestion des copies du baccalauréat, pour la rendre plus fluide et plus sécurisée. Elle a aussi aidé la direction des territoires et de la mer, dans la Manche, dont le service vétérinaire, en sous-effectif, ne pouvait plus d’assurer le contrôle des troupeaux de vaches ce qui posait des questions sanitaires et de sécurités importantes. Il a fallu revoir la priorisation et la répartition des tâches de l’équipe. Elle a aussi passé 4 ans à œuvrer pour la restructuration de Pôle Emploi. Elle a participé à la révision générale des politiques publiques (RGPP) et à la modernisation de l’action publique. Une mission marquante pour Élisa a été celle pour le SGMAP (Secrétariat Général à la Modernisation de l'Action Publique) portant sur l'autonomisation des jeunes. Grâce au design thinking, ce projet de 9 mois permis de réaliser la plateforme "orientation pour tous" qui centralise les informations sur l'orientation professionnelle, mais surtout de renforcer la connaissance des acteurs du terrain entre eux.

Chez OpenCommunities, elle a récemment eu pour mission d’accompagner les 250 000 collaborateurs de la Société Générale dans leur évolution de carrière grâce à une solution digitale en ligne pour permettre à chacun de faire valoir ses compétences et d’être au courant des opportunités. Enfin un travail d’appui à la Caisse des Dépôts et Consignation pour l’animation des territoires est en cours, il s’est traduit dans un laboratoire d’innovation, un bon moyen renforcer la coopération entre acteurs publics et privés dans un bassin de vie, autour de projets fédérateurs.

Faire tomber les préjugés

Le milieu du conseil est convivial, entre collègues et avec les clients. Il s’agit d’une bonne manière de débuter, du fait de la forte dimension de compagnonnage. Le conseil peut aussi être une passerelle vers un travail plus opérationnel, notamment comme contractuel de la fonction publique. Le rythme de travail est intense mais loin d’être insoutenable, avec une moyenne de 9h à 19h, pouvant fluctuer selon les projets.

Le métier de consultant peut avoir ses frustrations : il arrive parfois qu'une belle idée ne se réalise pas car le client en décide autrement et que le projet ne voit jamais le jour. Il faut aussi se rappeler qu’il faut aider le client mais sans faire à sa place. Enfin, un jour, le consultant expérimenté peut douter et avoir l'impression de ne savoir rien faire. Élisa rappelle qu'il n'en est rien, et s'il n'est pas forcément expert dans une thématique, le consultant acquiert d'autres qualités et savoir-faire, que ce soit animer un atelier de 100 personnes, modéliser un impact financier ou bien maitriser l'élaboration d'un Plan de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC).

Conseils

Avant de postuler pour un poste de consultant, penser à se renseigner sur le type de projet et sur la composition de l'équipe. Si possible, contacter le réseau pour savoir si l'équipe est plutôt en croissance, en stagnation ou sur le déclin. Une fois embauché, identifier des mentors dans l'entreprise qui vous permettront de vous faire progresser.

Pour un jeune, nul besoin d’avoir une spécialisation sectorielle, au contraire, il faut être curieux, ouvert d’esprit, savoir écouter et activer ses neurones. Avec de l’expérience, on attendra d’un consultant d’avoir des convictions sur la manière dont doivent être faites les politiques publiques. Les capacités de base du consultant sont l’analyse, la synthèse, la capacité et à avoir un discours convaincant, alors, n’hésitez pas à vous lancer !


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