Diane Collier - STU 2018 - Consultante Usages et services numériques chez Tactis
Peux-tu nous rappeler brièvement ton parcours ?
Après le bac, j’ai fait deux ans de prépa Lettres et Sciences sociales à Marseille. J’y ai beaucoup apprécié la sociologie, mais ne voulais pas m’orienter vers un parcours trop orienté socio ou éco. Je suis donc allée à l’IEP de Bordeaux, où j’ai eu l’occasion de faire une étude de terrain sur une association de quartier et un mémoire sur un éco-quartier. C’est avec cet intérêt pour la ville que je me suis dirigée vers le master STU à Sciences Po Paris.
Comment as-tu trouvé ton stage de fin d’études ?
Tous les domaines m’intéressaient. J’étais un peu hésitante et j’ai vu une annonce sur In Situ (publiée par une étudiante du master GLM en césure). Le cabinet Tactis a éveillé mon attention car j’avais beaucoup aimé le cours de M2 sur les innovations numériques : travailler sur le domaine du numérique permettait de conserver une certaine transversalité, de voir beaucoup de sujets, tout étant confrontée à la rigueur du cabinet de conseil.
Quelle était ta mission chez Tactis ?
J’ai souvent travaillé en binôme avec une cheffe de projet. La mission consistait à accompagner les collectivités territoriales dans la construction de leurs stratégies numériques. Les collectivités locales (Régions, Départements, Métropoles…) ont la possibilité de mettre en place des schémas dans le numérique, et font appel à des cabinets de conseil pour la feuille de route. J’ai par exemple travaillé pour la Région Nouvelle Aquitaine pour la SCoRAN (Stratégie de Cohérence Régionale pour l’Aménagement Numérique). Il s’agit d’une obligation pour les régions, avec un co-pilotage de l’État. Les cabinets de conseil font de l’aide à la maîtrise d’ouvrage : ils mettent en place, suivant les besoins du client, une méthodologie adaptée toujours à partir d’un diagnostic du territoire et parfois des entretiens des ateliers de concertation… Parfois certaines missions consistent à passer à une phase plus opérationnelle où les projets sont mis en place.
Et aujourd’hui ?
Je travaille toujours chez Tactis, mais avec une plus grande diversité de territoires, comme la Bourgogne-Franche-Comté, la Haute-Garonne,ou l’Essonne. J’ai aussi l’occasion de travailler sur d’autres types de mission : par exemple, pour la Société du Grand Paris (SGP)où on les aide à concrétiser la mise en place d’un métro connecté (4G, fibre optique, wifi, …). Un avis de pré-information auprès des opérateurs potentiellement intéressés a été lancé à la fin de l’été et là le cabinet étudie les réponses, les orientations que la SGP choisira, etc. C’est une mission typique du conseil, pourrait-on dire, où on doit analyser, synthétiser puis redétailler les choix pris par le client.
Quelles sont tes perspectives ?
Je ne me projette pas plus loin que deux, trois ans… je veux monter en compétence et multiplier les expériences !
Qu’est-ce que tu aimes dans ton métier ?
Tout ! Ou plutôt, ce que j’aime moins, c’est d’être souvent derrière l’écran. Mais il y a aussi des déplacements, il faut une bonne connaissance du territoire et on est en lien direct avec les collectivités territoriales. Il faut comprendre les spécificités des territoires !
Je dirais que le défaut des cabinets de conseil, mais je ne parle bien entendu que de mon point de vue, c’est le rythme sinusoïdal : il y a parfois des commandes inattendues, des rushs… Il faut apprendre au quotidien le management, la communication dans l’équipe. Mais quand on a fini une mission, c’est gratifiant, mais seulement si le client est satisfait !
Quels éléments de l’enseignement de Sciences Po retiens-tu ?
La transversalité, on touche à tous les sujets, et on a un point de vue qui comprend aussi de la sociologie, par rapport aux dynamiques des territoires. On sait de quoi on parle quand on entend « collectivités territoriales » ou « politique publique ». La spécialisation elle, s’apprend sur le tas.
Quelles sont les qualités pour être consultant ?
L’empathie : comprendre le client, c’est le côté interface, communication.
La rigueur : il faut savoir ce qu’on écrit et pourquoi on l’écrit, avoir le goût du travail bien fait.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants de l’École Urbaine ?
Il ne faut pas avoir peur du milieu professionnel, ni peur de se tromper et de se réorienter. Si possible, il faut trouver une structure accueillante, qui fixe un bon cadre de travail pour son premier stage.
Et tant que vous êtes à Sciences Po, approfondir certains sujets, aller au-delà du théorique, lire la presse, des livres d’actualité, etc. Je conseillerais par exemple de lire le livre de Ian Brossat, AirBnB, la ville ubérisée, qui fournit des éléments pour comprendre les dynamiques des territoires et un point de vue (qu’on le partage ou non) sur la manière de faire la ville.