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Portrait
Marion

Marion Waller - GLM 2014 - Directrice Générale du Pavillon de lArsenal

Publié le | Portraits danciens
Portrait réalisé par Milena Larue le 4 octobre 2023

Bonjour Marion, peux-tu d’abord revenir sur ton parcours universitaire et sur les motivations qui t’ont conduite au Master GLM ?

J’ai d’abord suivi un double cursus Sciences Po Paris / Paris IV en sciences politiques et philosophie durant lequel j’ai assisté à un cours introductif à l’urbanisme avec Delphine Papin, en deuxième année. J’ai adoré ce cours et j’ai eu envie de creuser cette matière urbanistique. Lors de ma troisième année aux Philippines, j’ai pu toucher aux urban studies ce qui a confirmé mon envie de travailler sur les grandes villes et de rejoindre le master GLM de l’École urbaine. En parallèle, j’ai continué la philosophie au sein d’un Master entre l’ENS et l’EHESS, c’était très important pour moi de poursuivre ce double-diplôme.

Quels ont été les enseignements les plus précieux du Master ?

C’est au fil du temps que j’ai découvert à quel point le master m’avait influencé et formé, notamment sur la richesse de l’approche comparative qui pour moi était devenue une évidence alors que dans le contexte professionnel français c’est loin de l’être. Dans mon travail aujourd’hui j’ai encore ce réflexe de me demander : comment font les autres villes ? C’est un master qui est aussi assez théorique et il y a des concepts que j’ai beaucoup aimé et qui m’ont marquée comme « implementation » ou la théorisation des politiques publiques avec des termes comme « cross-coalition ». J’ai également fait un capstone avec l’APUR qui m’a permis pour la première fois de travailler sur Paris.

Une des questions qui intéressent le plus les étudiants : Où as-tu effectué ton stage de fin d’étude, comment l’as-tu trouvé et qu’y as-tu appris?

Dès la première année de GLM, j’ai commencé à travailler pour la campagne municipale en tant que bénévole et à la suite, j’ai été embauchée à l’Hôtel de Ville alors que je n’avais pas fini mon Master. J’ai fait une césure durant laquelle je finissais mon M2 de philosophie et je travaillais à l’Hôtel de Ville en parallèle. Mon stage de fin d’étude a donc été mon emploi de conseillère de l’adjoint à la Maire sur le domaine de l’urbanisme, attractivité et du Grand Paris. Ce qui a été le plus important pour moi, ça a été de tracer et de construire mon parcours, d’aller voir à côté pour préserver mes motivations profondes et ce qui me plaisait vraiment.

Quelles on été tes autres fonctions depuis ton entrée à l’Hôtel de Ville jusqu’à ton poste de Directrice du Pavillon de l’Arsenal ?

J’étais d’abord Conseillère puis Directrice adjointe de cabinet, en travaillant dès le début sur Réinventer Paris ce qui m’a permis de suivre un projet en entier, de le maîtriser sur tous ses aspects et de progresser assez vite. Je suis restée 6 ans, pendant toute la mandature, ce qui est assez long. En 2020, je suis rentrée au cabinet de la Maire en architecture, patrimoine, espaces publics et affaires funéraires. C’était assez différent, puisqu’au cabinet d’un adjoint nous sommes là pour sortir les projets d’urbanisme et nous nous battons pour négocier avec d’autres adjoints et des partenaires alors qu’au cabinet de la Maire c’est davantage de la régulation, de la circulation d’information entre la Maire, ses adjoints, les Maires d’arrondissement et personnes de l’extérieur portant tous des intérêts différents. J’y suis restée 3 ans. À l’issue de ce parcours, quand j’ai senti que j’avais la maturité pour pouvoir diriger une structure et impulser des projets, le Conseil d’administration du Pavillon de l’Arsenal m’a nommé. C’était l’aboutissement d’un parcours où j’ai appris à connaître Paris et tout l’écosystème qui gravite autour, ce qui me permet d’arriver à cette fonction sereinement, en connaissant les acteurs en place et les outils pour lancer des projets.

Tu avais un engagement politique mais tu avais aussi des convictions écologiques fortes ; est-ce que travailler pour la municipalité, c’était croire au pouvoir des villes pour amorcer et guider des transitions?

J’ai toujours été en cabinet à l’Hotel de Ville, c’était un choix de ma part pour pouvoir impulser des politiques publiques et de pouvoir être dans le lieu où on réfléchit à comment on parle des projets et comment on fait le lien entre les architectes, le grand public, les journalistes. Je crois énormément au pouvoir des villes pour faire changer les choses, je crois en l’urbanisme, je crois à des politiques publiques spécifiques pour les grandes villes et je crois que Paris a été un lieu d’experimentation intéressant pour cela. C’est d’ailleurs une conviction que j’essaye de poursuivre au Pavillon de l’Arsenal pour montrer comment les villes peuvent dialoguer entre elles et trouver des solutions communes. Par exemple, nous lançons un cycle de conversations européennes pour favoriser le dialogue entre grandes villes européennes qui doivent se servir de leur pouvoir politique et économique ainsi que de leurs symboles pour lancer et entraîner la transition.

Quels sont tes projets au sein du Pavillon de l’Arsenal ?

Je veux montrer que c’est un lieu où on peut encore transformer la ville et ce n’est pas gagné, c’est une bataille culturelle. Je veux laisser de la place à la créativité, aux architectes, urbanistes, paysagistes et montrer comment on fait les choses bien, de manière concrète, comment on entraîne le public. Mes projets sont aussi liés au fait que le Pavillon va être en travaux pendant deux ans et que nous allons être hors les murs. Ce sont des contraintes mais surtout des opportunités pour nous métropoliser, pour emmener notre public dans des lieux du Grand Paris. En termes d’échelles, ce qui m’intéresse c’est la métropolisation et l’internationalisation. J’essaye également que chaque exposition soit étirée dans tous les sens, qu’une exposition soit un sujet qui nous engage en tant qu’institution et de proposer une programmation associée riche avec des ballades urbaines et de rencontres d’acteurs par exemple. En parallèle des expositions, je veux aussi que nous continuons à produire de la pensée en tant que centre de recherche, notamment grâce à notre appel à projets FAIRE où nous sélectionnons chaque année des projets d’architectes, étudiants, designers pour mieux les accompagner.

Pour finir, aurais-tu un conseil pour les étudiants ?

Je dirai qu’il faut suivre ses passions et ses singularités. C’est difficile quand on est étudiant de savoir ce qu’on veut. D’où l’importance de s’accrocher aux valeurs, aux projets qui nous animent. Quand il y a quelque chose qui nous intéresse, il faut foncer, il faut cultiver sa curiosité et suivre ses intuitions. C’est comme ça qu’on rencontre des gens qui nous correspondent et avec lesquels on peut travailler et sépanouir.


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